Le baccalauréat Sciences et Technologies de l’Agronomie et du Vivant (STAV) ouvre les portes aux métiers de l’agriculture, de l’environnement ou de l’agroalimentaire. Si le diplôme le plus plébiscité après le bac STAV est le Brevet de Technicien Supérieur Agricole (BTSA), il y a pourtant un large éventail d’options de poursuite d’études, que ce soit en cycle court ou à l’université. Décryptage du panorama général de formations du bachelier STAV.
Le baccalauréat Sciences et Technologies de l’Agronomie et du Vivant (STAV)
Le Bac STAV allie des enseignements généraux et technologiques dans les domaines de l’agriculture, de l’alimentation et de l’environnement, nécessitant une culture commune humaniste, scientifique et technologique, mais ce n’est en aucun cas, un diplôme professionnel, donc pour exercer un métier dans ces domaines, il est toutefois nécessaire de poursuivre les études soit dans les filières courtes comme les BTS agricoles, ou longues comme les études de Biologie ou encore par des études en écoles spécialisées.
Le bac STAV prépare ainsi particulièrement ses étudiants à la poursuite d’études vers toutes les spécialités du Brevet de Technicien Supérieur Agricole (BTSA), que ce soit la production agricole, l’aménagement de l’espace, ou la commercialisation des produits agricoles mais aussi vers d’autres BTS de l’éducation nationale, dont l’université, les IUT ou les classes prépa pour devenir ingénieur agronome ou vétérinaire.
BTSA : le diplôme phare le plus plébiscité
La filière STAV conduit naturellement vers l’ensemble des BTS Agricoles, accessibles sur dossier. L’objectif de ces formations n’est autre que de professionnaliser les étudiants, pour être opérationnels dès l’obtention de leur diplôme, voire avant, vu qu’il est également possible de suivre ces formation en alternance. Fortes de leur combinaison de cours théoriques, pratique professionnelle et stages sur le terrain, ces formations aboutissent à un niveau bac+2 permettant une insertion réussie sur le marché du travail ou la poursuite d’études (pour préparer une licence pro ou un diplôme d’ingénieur) et s’affichent comme une bonne alternative pour éviter la concurrence féroce entre les bacheliers de série S et STL.
Ainsi, le BTS Agricole reste le diplôme phare du secteur vers lequel se dirige 89% des élèves issus du bac STAV pour poursuivre des études en lycée agricole. En deux ans post bac, cette formation aboutit à de nombreuses spécialités dont les techniques et services en matériels agricoles, les bio-analyses et contrôles, la qualité dans les industries alimentaires et les bio-industries, ou le domaine technico-commercial (en particulier les produits alimentaires et boissons, vins, spiritueux), et encore l’analyse et conduite des systèmes d’exploitation, les services en espace rural, les technologies végétales, ou le génie des équipements agricoles. Ces BTSA mènent à l’exercice des métiers agricoles tels qu’exploitant agricole, contrôleur laitier, conseiller en chambre d’agriculture, technicien paysagiste, technicien forestier, technico-commercial, chef de fabrication ou contrôleur de la qualité dans l’industrie alimentaire…
Côté DUT, la seule spécialité envisageable pour les bacs STAV est le génie biologique menant à divers domaines de spécialisation, à savoir, les industries alimentaires et biologiques, le génie de l’environnement, la bio-informatique, l’agronomie, la diététique ou encore les analyses biologiques et biochimiques. Cependant, en raison de son contenu fortement scientifique, ce diplôme privilégie souvent les bacheliers S et STL au détriment des bacheliers STAV.
Bac+2 en poche, il est possible d’intégrer le marché de l’emploi et d’exercer un métier dans la production agricole, dans l’agroalimentaire ou dans l’agroéquipement, dans la gestion d’exploitation, ou encore en aménagement et protection de la nature, mais il est également envisageable de compléter sa formation en suivant une licence professionnelle parmi les nombreuses proposées dont ingénierie du conseil en entreprises agricoles, Génie des bio-productions et de l’agroalimentaire, Produits alimentaires des terroirs, Métrologue de la qualité de l’air… Pourtant, près de la moitié des détenteurs d’un BTSA poursuivent leurs études en préparant un certificat de spécialisation ou un second BTSA, en un an, visant à peaufiner leur spécialisation ou acquérir une double compétence (gestion, informatique, vente…) ou encore une licence professionnelle.
Universités et écoles : priorité S !
Quand le dossier scolaire le permet, les bacheliers peuvent intégrer, directement après le bac, une école d’ingénieurs, ou bien une classe préparatoire Technologie-Biologie. Néanmoins, la concurrence avec les bacs S et STL est si forte que souvent, l’université n’attire que très peu d’étudiants de bac STAV pour les licences classiques, telles que les sciences de la vie ou la physique-chimie car l’enseignement se base sur le programme du Bac S. Un bachelier STAV aura besoin d’une sérieuse remise à niveau ainsi que d’une motivation à toute épreuve pour réussir. D’ailleurs, si un étudiant souhaite intégrer une licence classique, le mieux reste, pour mettre toutes les chances de son côté, de suivre une année de remise à niveau scientifique.
En conclusion, à l’université, ce sont les licences professionnelles mention productions animales ou productions végétales, ou encore agronomie, qui, conviennent le plus aux bacheliers STAV car elles sont accessibles après un BTS ou un DUT et permettent en seulement un an, d’obtenir le diplôme de licence pro, bien qu’elles recrutent sur dossier et généralement après un BTSA.
Par ailleurs, certains bacheliers STAV optent pour un diplôme professionnel dispensé par des écoles spécialisées. Ces écoles recrutent sur dossier, ou par entretien et même parfois selon les résultats au concours d’entrée, mais il est possible de tenter sa chance pour effectuer un cursus long, jusqu’à Bac+5. Les écoles d’ingénieurs post-bac et spécialisées dans l’agriculture sont un bon exemple de ce genre d’école même si la priorité d’accès est donnée généralement aux bacheliers S. Finalement, il est à noter que d’autres filières sont possibles pour les STAV, telles que les écoles de gestion et de commerce, ou encore les formations complémentaires en tourisme rural ou en gestion…
Les certificats de spécialisation et les prépas
Les Certificats de spécialisation se font en plusieurs mois au sein des lycées agricoles, des centres de formation d’apprentis (CFA), ou d’une école. Ils visent l’acquisition par les étudiants d’un socle solide de compétences variées et utiles à l’exercice des métiers agricoles dont par exemple la conduite d’élevage, l’exploitation agricole, le machinisme agricole, la comptabilité, l’aménagement paysager ou la vente entre autres. Dans la plupart des cas, les étudiants sont sous contrat d’apprentissage pendant la formation, ce qui leur permet de bénéficier des avantages du système de l’alternance. Ceci dit, il est à noter que l’accès à certains Certificats de spécialisation exige au préalable de disposer d’un BTSA validé.
En revanche, rares sont les bacheliers STAV qui s’inscrivent en classe préparatoire alors que deux filières de prépas scientifiques leur sont pourtant accessibles, à savoir la prépa dite TB ou technologie-biologie, et la prépa ATS biologie. La première, malgré un accès prioritaire aux bacheliers STL, est faisable en deux ans et la deuxième, est accessible âpres un BTSA ou un BTS de biologie, d’agriculture ou du DUT génie biologique et dispensé dans une quinzaine de lycées agricoles. L’admission se fait sur dossier car ces deux filières permettent de préparer ensuite le concours d’entrée en école de vétérinaires ou en école d’agronomie.